Première expérience d’enseignement à distance

Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, a été parmi les premiers à annoncer la fermeture d’un établissement d’enseignement supérieur au début du mois de mars. Très rapidement, les enseignants ont reçu la demande d’adapter le plan de cours de la session d’hiver 2020 pour qu’on puisse la terminer à distance, ce que je me suis empressé de faire.

Chargé de cours depuis plus de 35 ans en publicité et en communication, on est à mille lieues des méthodes d’enseignement de 1984. Je me souviens très bien de mes débuts, au Certificat en publicité de la Faculté de l’éducation permanente où, quand je me suis rendu au pupitre devant la classe, j’ai senti le regard de plusieurs étudiants qui se demandaient « C’est lui le prof? ». J’étais en effet un des plus jeunes du groupe. Puis, j’ai corrigé mes premiers travaux dans une chambre de l’hôpital Charles-Lemoyne, à Greenfield Park, où la mère de mes enfants, Lucie, venait de donner naissance à notre premier fils, Simon-Alexandre Archambault-Leclerc. Eh oui, l’époque où on donnait deux prénoms et deux noms aux enfants!

Dans ces premières années, je présentais les grandes lignes de chaque cours sur des acétates déposées sur la surface lumineuse d’un rétroprojecteur! On regardait des annonces imprimées sur diapositives, on écoutait les messages radios sur cassettes et on analysait la publicité télé enregistrée sur des bandes vidéo ¾... Quelle différence aujourd’hui avec tous ces moyens technologiques mis à notre disposition! Cela fait déjà une vingtaine d’années que je n’imprime plus de plan de cours, que je fournis mes contenus sur PowerPoint par courriel et que je corrige tous les travaux des étudiants sur mon ordinateur. On fait déjà plein de choses à distance!

Quand François Cooren, directeur du département communication de l’université, nous a demandé de faire des accommodements (raisonnables?), puis d’adapter les derniers cours magistraux pour terminer la session à distance, j’ai trouvé que l’expérience pouvait même être intéressante pour des étudiants en com! On pouvait ainsi utiliser le télétravail, qui connaît une popularité inégalée en ce temps de crise, pour échanger, mais aussi pour présenter le travail final. Car dans chacun de mes cours, il était prévu de proposer des stratégies de communication à de véritables annonceurs venus « briefer » les équipes en classe en février dernier.

J’ai donc continué à déposer du matériel pédagogique aux étudiants sur Studium, le réseau électronique interne de l’université, qui nous permet d’échanger par écrit des messages et d'envoyer des documents. J’ai aussi invité tous les étudiants à télécharger la nouvelle application ZOOM, pour pouvoir se rencontrer à distance aussi souvent que cela sera nécessaire ces prochaines semaines, équipe par équipe, et discuter de l’avancement de leur travail en atelier, comme il était prévu de le faire en chair et en os en classe. Je passe ainsi 30 minutes par semaine avec chacune des 20 équipes de travail. Alors que je donne habituellement deux cours de trois heures, je prends maintenant dix heures à échanger avec eux, sans compter les heures de préparation de cours et de correction de travaux. Je n’ai pas cependant à me déplacer pour me rendre à l’université, plus de trois heures par semaine.  Nous avons commencé les cours à distance depuis deux semaines et cela se passe très bien... du moins, du point de vue de l’enseignant!

Finalement, à la fin d’avril, chaque équipe présentera le fruit de son travail, toujours sur ZOOM. Les étudiants du cours Éléments de publicité feront leur « pitch » de leur campagne de communication à Micheline Côté et Serge Canuel, de Plein Air Sutton, qui sera appliquée lors de la réouverture de ce centre... le plus tôt possible, espérons-le, alors que ceux du cours Communication et relations de presse, présenteront une conférence de presse virtuelle à Michel Laliberté, de l’Organisme de bassin versant de la Yamaska. Dans chaque cas, un travail pourra être retenu pour être vraiment réalisé, comme cela se fait couramment dans mes cours. Je termine donc en écrivant à suivre...

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