La grande vague rouge de Clowns Sans Frontières frappe le mur de l'indifférence des médias

Aujourd’hui, vendredi 20 novembre, c’est la Journée internationale des Droits de l’enfant. Je collabore depuis quelques années avec l’organisme de bienfaisance Clowns Sans Frontières, qui organise des spectacles et des ateliers gratuits pour offrir un soutien moral et émotionnel aux enfants victimes de la guerre, de la misère ou de l’exclusion. Ce mercredi 18 novembre, l’organisme a réalisé une activité de guérilla urbaine pour faire connaître sa mission et sensibiliser la population à notre Jour Nez.

En avez-vous entendu parler? Des bénévoles sont descendus dans le métro de Montréal pour apposer des nez électrostatiques, sans colle, sur des affiches visibles dans des lieux publics. Des clips en direct ont été diffusés de 6 h à 8 h du matin, afin d’alerter les médias traditionnels, qui avaient tous été informés quelques jours à l’avance par communiqué. Nous avions même envoyé des affiches personnalisées à des animateurs.trices bien connu.e.s. Seul Stanley Péan, animateur bien connu et proche de Clowns Sans Frontières, ainsi que l’infolettre Grenier aux nouvelles en ont parlé. Pourtant, en cette période de pandémie grise et triste, on croyait que de faire sourire les gens pour une bonne cause pourrait recevoir un minimum de visibilité.

Pendant que Cedric apposait des nez 
électrostatiques sur des affiches, on a 
rencontré une enseignante qui approuvait
notre geste et à qui j'ai remis un nez de
clown pour qu'elle parle de notre opération
à ses étudiants de niveau secondaire.
Réflexion : si les bénévoles avaient décidé, mercredi matin, de bloquer un pont à l’heure de pointe, comme cela se fait régulièrement, tous les médias auraient été alertés. On aurait eu des reporters de la radio et de la télévision en direct pour dénoncer ce geste socialement inacceptable, mais on aurait su que Clowns Sans Frontières vient en aide à des enfants démunis d’ici et d’ailleurs, pour les faire sourire malgré leur sort.

Une équipe d’étudiants de l’Université de Montréal a eu cette idée sympathique de coller temporairement et sans aucun dommage des nez rouges sur des affiches avec l’adresse www.clownssansfrontieres.ca. Les quelques voyageurs rencontrés dans le métro ont souri à cette idée qui n’entravait aucunement les activités. Même des membres de la sécurité du métro, qui nous ont demandé d’arrêter après deux heures d’activité, l’ont fait avec le sourire, nous disant comprendre la cause. 

J'ai personnellement osé apposer
un nez sur l'image de Leonard
Cohen dans un ascenseur!
Constat : finalement, peut-être que nous avons été trop gentils? Faut-il absolument « brasser de la marde » pour faire réagir les médias. Peut-on être positif et parler d’un organisme qui ne cherche qu’à sensibiliser la population à une cause plutôt sympa. Je mets au défi celles et ceux qui recevront ce texte d’en parler dans leur journal, à leur micro ou à la caméra. Il n’y a pas que Trump et la pandémie, qui occupent présentement presque tout l’espace médiatique, dont on peut parler. De plus, je pense que de nombreuses personnes sont franchement écœurées d’entendre ou de lire toujours les mêmes nouvelles. Par ailleurs, il n’y a pas que Clowns Sans Frontières qui proposent des activités plus intéressantes. Je peux vous refiler plusieurs autres sujets si vous voulez.

Richard Leclerc

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