Il y a 40 ans, je fondais CréativIdée

Caricature réalisée par Yves Demers.
Début 1980. J'ai terminé ma scolarité de maîtrise à l'Université de Montréal, ainsi qu'un stage à l'agence PNMD, accueilli par Gérard Normandin, vice-président création, Jacques Desrosiers, directeur artistique, et jumelé à Luc Mérineau, concepteur-rédacteur. Après avoir envoyé mon C.V. à une vingtaine d'agences de publicité, sans succès, je décide d'ouvrir mon propre studio, CréativIdée. De toute façon, j'ai déjà quelques clients, qui m'ont d'ailleurs permis de payer mes études, comme la Ville de Brossard, pour qui j'ai créé le Loisard, en 1973, publication qui annonce chaque saison les activités de loisirs de la municipalité, dirigé par André Montpetit, avec Hélène Boulé, Serge Martineau, Francine Caron et Daniel Descarie, puis Télécâble Vidéotron, l'ancêtre de l'entreprise bien connue, avec Pierre Hébert, vice-président marketing et André Chagnon, le président en personne!


On est donc au printemps 1980 quand j'ouvre les portes de ce studio à Saint-Lambert, dans le petit centre commercial de la rue Laurier, près du pont Victoria, près de Brossard et de Saint-Hubert, bureau chef de Télécâble Vidéotron qui vient d'acheter Cablevision Nationale, du Musée des beaux-arts de Montréal, ou je crée des affiches des grandes expositions et produit l'infolettre Collageavec la directrice des communications, Francine Jacques. Il y a aussi Woods Gordon, pour qui je place des annonces dans les cahiers Carrières et profession, avec Claude Vézina, associé et son adjointe, Micheline Lasnier. Il y a naturellement ma conjointe de l'époque, Lucie Archambault, qui est associée indirectement à CréativIdée, même si elle est traductrice chez Clarkson Gordon, compagnie sœur de la précédente.


Jeffrey Rosenberg, Diane Cazes, Claude Lafrance
(qui a retouché la photo), Marie-France Caron et
moi-même. Photo : Sylvain Giguère, colocataire.
Première employée, Monik Vincent, qui vient de terminer son diplôme d'études collégiales en graphisme, au cégep Ahuntic. Elle ne sera pas la seule car d'autres finissants passeront par CréativIdée les années suivantes, Luc Hallé, Jeffrey Rosenberg et Claude Lafrance, qui m'ont été recommandés par un enseignant, devenu un ami et un collaborateur, Gérard Dansereau. On a aussi comme voisin une entreprise spécialisée en photocomposition, dirigée par Sairj Létourneau (je sais, ce n'est pas habituel d'écrire Serge ainsi, mais c'est un personnage original), chez qui Diane Cazes travaille comme typographe...


Ma deuxième Renault 5... je m'étais fait voler la première!
Photo prise par Jeffrey Rosenberg, à partir du studio.
Après deux ans à Saint-Lambert, CréativIdée arrive en ville, sur la rue Saint-Paul Ouest, au coin de Saint-Pierre. J'achète alors une machine de photocomposition (une erreur sur le plan des coûts...) et j'engage Diane Cazes, Le nombre de contrats augmente et j'ai besoin d'aide au niveau de la gestion. Marie Parenteau, qui a été ma cliente à la Chambre de Commerce de Montréal (pour qui nous avons réalisé un supplément sur Montréal, qui a été inséré dans le journal The New York Times en plusieurs millions d'exemplaires) se joint à nous. Plus tard, ce sera Marie-France Caron, que j'ai connue à l'agence PNMD en 1979, qui la remplacera. 


Dédicace de Jacques Séguéla : « De Jacques à Richard, du fils de
pub au cousin de pub et frères du futur, qui a toute ma tendresse ».
Faite dans son bureau de la rue Bonaparte, à Paris. Le bonheur!
En 1982, j'ai la chance de me rendre à Paris pour une première fois. Lucie et moi avons été tous deux acceptés pour vivre une aventure d'un mois dans le monde de la publicité grâce à l'Office franco-québécois pour la jeunesse. Nous sommes accueillis par Patrick Bartement du Bureau de la publicité à Paris et Corinne Eisenbeis, qui nous sert de guide quand nous ne sommes pas en formation. J'avais demandé à faire un stage à l'agence Roux-Séguéla-Cayzac-Goudard (RSCG), qui a le vent dans les voiles à ce moment! Je suis jumelé à Pierre Gauthronet, un directeur artistique génial. Drôle de rencontre avec mon idole, Jacques Séguéla, que j'ai eu la chance de voir à l'œuvre dans une présentation aux dirigeants de Citroën, qui s'informe une fin de journée, sur la «valeur» de CréativIdée... Il recherche une agence de Montréal pour faire un partenariat, mais il juge que ce petit studio n'est finalement pas la solution. 


Le joyeux groupe de Québécois en visite sur la terrasse de l'agence Publicis, à proximité de l'Arc de triomphe. À gauche, Corinne Eisenbeis, devenue une bonne amie que je revoyais chaque fois que je passais par Paris. Elle est malheureusement décédée en 2011, à l'âge de 56 ans. Triste. 

Superbes illustrations réalisées par Jean Landry.
Brasserie Molson - « Le vrai match » 
En 1983, je rencontre Claude Boulay, président d'une agence de publicité de Sherbrooke, l'Agence de publicité de l'Estrie, qui vient d'ouvrir un bureau à Montréal, le Groupe Everest, mais sans équipe de création. Il n'a que deux employés, au coin de Peel et Sainte-Catherine, et c'est encore le bureau de Sherbrooke qui réalise des maquettes pour présenter aux clients, envoyées par autobus. Lentement, mais sûrement, CréativIdée réalise de plus en plus de mandats pour le Groupe Everest, remportant plein de contrats de plus en plus importants, dont Maxi et Provigo, dans le monde de l'alimentation, et des promotions pour la Brasserie Molson, avec le concours de Jean-Pierre Toupin, un ex de la brasserie et Robert Senécal. À l'automne de 1984, après un peu plus de quatre ans d'existence, le studio CréativIdée est finalement absorbé par le Groupe Everest et je deviens associé, vice-président création, pour le meilleur et pour le pire... mais ça, c'est une autre histoire!

Commentaires